Propositions
Traemos al mundo la posibilidad de todos los caminos Donner au monde la possibilité de prendre tous les chemins
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Contexte

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L’humanité est en train de construire un horizon commun comme jamais elle ne l’avait fait auparavant, tout en ayant en même temps une conscience très vive de sa propre diversité, de sa multiplicité, de ses différences et de leur complémentarité – au-delà des difficultés que leur rencontre peut supposer. Bien qu’aucun mur n’arrête la migration, qu’aucune rafle ne la dissuade et qu’aucune déportations ne puisse y mettre un terme, l’incompréhension et la négligence des États et de larges secteurs de la population continuent à en faire un naufrage de la dignité et du bonheur humain. Mais même lorsque la migration implique un drame dans son pays d’origine, de transit ou de destination, elle s’avère aussi porteuse d’une grande richesse, d’espoir et de potentialités.

 

Nous migrants de l’humanité, avec toutes les personnes qui vivent les différentes formes de mobilité humaine, nous nous mobilisons pour le Sommet de Rio+20, afin de dire que nous comptons aussi, que nous avons aussi notre mot à dire, que nous sommes un élément nécessaire de toute nouvelle gouvernance mondiale destinée à être véritablement durable. Nous nous mobilisons pour donner à l’humanité la possibilité de faire advenir tous les chemins qui s’ouvrent devant elle.

 

Actuellement, comme réponse à l’exclusion globale générée par un modèle capitaliste néolibéral en crise évidente, la mobilité humaine émerge comme un acte compulsif et problématique pour atteindre l’objectif suprême de prospérité et de développement, qui n’en inclut que quelques-uns et en exclut un plus grand nombre. La migration actuelle apparaît ainsi comme le scénario privilégié de la négation macabre et cynique de tous les principes et droits démocratiques aux migrants, à leurs familles et aux communautés. A travers le manque complet d’adaptation des lois et de la bureaucratie, naît un monde déshumanisé, unilatéral et restrictif qui encourage toutes les formes de discrimination sexistes, racistes et xénophobes, et provoque des violences, des conflits et de graves détériorations sociales et environnementales. On assiste à la perte de la notion de citoyen et à la dégradation non seulement des migrants, mais de la population dans son ensemble.

 

Il faut de toute urgence construire un ordre alternatif qui mette fin à cette dynamique perverse pour faire place à un développement durable, au service non pas des multinationales qui aujourd’hui accaparent, dirigent et gèrent l’ordre mondial, mais des êtres humains dans leur ensemble. Un nouveau projet de développement aux niveaux mondial, régional et national, à la fois économique et culturel, dont les acteurs principaux seraient ceux qui sont actuellement exclus. Qui comprenne la reconnaissance de la migration internationale actuelle comme un mécanisme de réponse compulsive face à la concentration, à l’exclusion et à l’inégalité socioéconomique et culturelle croissante dans le monde – basée sur les préjugés, les incompréhensions et les abus, tout en reconnaissant la migration comme un facteur de développement pour les pays d’origine et de destination des migrants.

 

Dans cette perspective et dans l’objectif de Rio+20, un agenda de dialogue s’est établi et se traduit dans de nombreuses initiatives et perspectives thématiques. Notamment: la nécessité de mettre fin au modèle néolibéral d’exclusion en situation de crise évidente et de proposer des alternatives de développement socialement et écologiquement durable; le besoin urgent de défendre les peuples et les habitats ; la revendication de politiques migratoires intégrales, multilatérales et centrées sur les droits de l’homme, notamment pour permettre aux personnes en situation irrégulière de sortir de l’ombre et de la crainte, en portant une attention particulière aux femmes, aux enfants, aux peuples autochtones, aux afro-descendants, aux réfugiés et aux personnes déplacées ; et tant d’autres choses encore qui montrent l’importance et la densité des connaissances que nous avons à échanger et à mettre en commun. Dans ce cadre, construire un espace commun, dynamisé positivement par nos différences, doit être notre réussite principale et notre grande potentialité.

 

Nous devons transformer le Sommet des Peuples de Rio+20 en un véritable laboratoire qui préfigure cette construction, en mobilisant toutes les voix, toutes les couleurs et les langues, tous les débats, les riches contributions d’expérience, les propositions, les discussions, les expressions artistiques et socioculturelles, et les manifestations contre toutes les barrières, physiques et mentales, qui cherchent à ralentir la progression de l’humanité vers elle-même. Cela est nécessaire d’autre part car il est urgent d’en finir avec les crimes qui affligent l’humanité en général et les migrants en particulier parmi tant d’autres êtres humains, par le biais du racisme et de la xénophobie, qui ne sont que l’expression de l’absence de développement de conscience de l’humanité. C’est le cas également des « directives de la honte », comme celles de l’Europe, et de la crainte incitée par des lois déshumanisantes qui cherchent à transformer la solidarité humaine en infraction punissable, et des crimes internationaux impunis des grandes puissances militaires, notamment les États-Unis, contre les peuples palestinien, irakien, sarahoui, haïtien, parmi d’autres, et qui centre aujourd’hui sa sinistre intervention sur les peuples de Syrie, condamnant l’humanité, non seulement à la catastrophe environnementale, mais aussi à une guerre mondiale qui dévastera tous les peuples de la planète.

 

 

Propositions et résumés

 

 

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