Iniciativas
Universités itinérantes 2011-2012 Rio vingt ans après – universités itinérantes

RIO VINGT ANS APRÈS. Séminaires 2011-2012

 

DIJON, juin 2011

POITIERS/NIORT, septembre 2011

BRASILIA, octobre 2011

LOME, décembre 2011

REYKJAVIK, février 2012

RIO DE JANEIRO, juin 2012

 

Coordination scientifique:

 

Alfredo Pena-Vega, EHESS – IIRPC, France

Elimar Pinheiro do Nascimento, Université de Brasilia , Brésil

Jean Marc Salmon – IIRPC, France

Cristovam Buarque, professeur, sénateur de la république du Brésil

 

INTRODUCTION

 

Rio 1992 a été un succès diplomatique et juridique: deux conventions ratifiées (climat, biodiversité) auxquelles est rapidement venue s’ajouter une troisième convention (désertification) ; un nouvel instrument de gouvernabilité mondiale (la Commission des Nations Unies pour le Développement durable) ; des programmes d’action locale (Agenda 21). Le tout innervé de nouveaux concepts (responsabilité commune et différenciée, etc.).

 

Le mot-clé de la conférence, développement ‘soutenable’ ou développement durable, est un oxymore au vu de l’histoire. Car, depuis les alarmes du club de Rome (The Limits to Growth, 1972), la certitude que le mode de développement occidental n’était pas soutenable, a fortiori s’il se généralisait, s’est imposée au-delà des imperfections prospectives.

 

Or, aujourd’hui, des gratte-ciel de Sao Paulo à ceux de Shanghai, vivre à l’américaine – voire mieux que les Américains -, semble être un mot d’ordre. Pour faire court, autant la conférence de Rio était un succès, autant ce qui a suivi ressemble à un échec.

 

Certes, la croissance des émissions de gaz à effet de serre a été ralentie. Certes, la biodiversité fait l’objet d’une attention accrue. Certes, les connaissances scientifiques se sont accumulées. Et la conscience d’une « Terre Patrie », (Edgar Morin & Anne Kern, 1993), a progressé. C’est à elle sans doute que l’on doit la convocation d’une nouvelle conférence de Rio, vingt ans après.

 

Pour autant, le développement économique accéléré de l’Amérique latine, de l’Inde et de l’Extrême-Orient, inattendu alors, doit fort peu aux directions esquissées par la Conférence de Rio. Pour autant, les Etats-Unis se sont déliés du protocole de mise en œuvre de la convention climat, qu’ils avaient pourtant signé (??). L’échec de la Conférence de Copenhague ouvre la voie à une régression juridique jamais connue dans le domaine de l’environnement : la Convention sur le changement climatique pourrait redevenir un texte sans praticabilité.

 

Que reste-t-il du Sommet de Rio vingt ans après ? Tout l’intérêt de cette interrogation est de faire le point sur l’évolution de la situation environnementale et d’identifier l’échec du « modèle » politique, économique de développement durable susceptible d’être appliqué (??) à l’échelle mondiale.

 

CHANGER DE VOIE ?

 

Quelles autres voies envisager ? Comment sortir de ces impasses? Comment identifier les erreurs? Quel est le bilan des cinq textes adoptés au cours de ce sommet : la Charte de la Terre, le programme Action 21 (pour le XXIème siècle), la Déclaration de principes sur la gestion des forêts, la Convention sur la biodiversité et la Convention sur le changement climatique. Un cadre théorique, juridique et pratique fondé dans le monde de 1992 est-il pertinent dans le monde de 2012 et au-delà ? Une nouvelle configuration des puissances a émergé au moment de la crise financière de 2008.

 

Une page se tourne, celle du cycle historique initié au XVe siècle, où le centre du monde était en Europe et aux Etats-Unis.

 

À Rio 2012, les puissances du Nord et du Sud vont se retrouver sur un pied d’égalité. Ce qui peut être une chance, et une chance qui donne au Brésil, pays hôte de la conférence, une responsabilité spéciale (??).

 

CONTEXTE POLITIQUE ET SCIENTIFIQUE

 

L’échec de la Conférence de Copenhague invite à repenser les relations entre sciences, pouvoirs et consciences. En 2012, le cadre diplomatique du protocole de Kyoto disparaîtra. Le risque est grand de ne voir aucun nouveau cadre prendre le relais d’ici là.

 

Il a été longtemps admis qu’un diagnostic scientifique partagé mondialement permettrait un engagement diplomatique mondial. Cette assertion est dorénavant à discuter.

 

En 1988, les gouvernements avaient confié une mission d’expertise sur le changement climatique au Groupe Intergouvernemental d’Expertise sur le Changement Climatique (GIEC). Déjà, le GIEC a déjà procédé à quatre états des lieux de la recherche mondiale (recherche au niveau mondial ?). Il en a tiré, à chaque fois, un document de synthèse destiné aux décideurs, les chefs d’État et de gouvernement. Le dernier rapport a donné lieu récemment à quelques polémiques dans les médias internationaux.

 

La construction de ce dispositif d’expertise a mobilisé des chercheurs dans le monde entier. Cependant, les inégalités entre pays se reflètent dans leurs capacités à participer au GIEC. Par contre, le GIEC a réussi à mobiliser des chercheurs issus de nombreuses disciplines. Il a construit une enceinte transdisciplinaire, organisée autour de trois grands groupes de travail (évolution du climat, adaptation au changement climatique, contraction des émissions). Les travaux de modélisation jouent un rôle important dans un dispositif conceptuel qui emprunte largement aux apports des théories systémiques, cybernétiques et de l’information (incertitudes, non-linéarité, systèmes et sous-systèmes, etc.).

 

SÉMINAIRES ITINERANTS

 

Les séminaires itinérants s’inscrivent dans la continuité des Universités Internationales d’Eté (UIE), assises de la coopération avec le réseau international de l’Institut international de Recherche, Politique de Civilisation (IIRPC) qui se sont tenues dans le passé à Santiago (Chili) et à Palme (Etat du Tocantins, Brésil) en collaboration avec, au Chili, la présidence de la république et la Fondation Chilie 21, et au Brésil, le Centre du Développement soutenable de l’Université de Brasilia, l’Université Fédérale du Tocantins et le gouvernement du Tocantins.

 

Ces séminaires itinérants ont accueilli au sein du réseau de l’IIRPC une quarantaine de chercheurs représentant différentes disciplines afin d’échanger (??) avec des praticiens et des acteurs politiques sur le changement de modèle et sur les perspectives d’une autre voie. Ces échanges ont porté sur les réponses à apporter à l’épuisement d’un modèle dominant et sur les défis de la politique, de l’éthique, de l’écologique, de l’éducation et de la gouvernance mondiale.

 

OBJECTIFS

 

Problématiser les situations dans un contexte régional à partir d’un regard critique et interdisciplinaire ;

Analyser la complexité des pratiques et les obstacles à leur changement ;

Contextualiser théoriquement et méthodologiquement la notion de politique de civilisation.

 

CONTENU

 

Théorique et méthodologique ;

Apport thématique et pratique afin d’élaborer des expériences innovatrices en politique de civilisation ;

Cercles réflexifs de conduite de recherche-action.

 

ITINERANCE ET CALENDRIER

 

Le parcours de deux ans comprend quatre à cinq séminaires de deux à trois jours et, en parallèle, des cercles réflexifs appuyés par une méthodologie d’animation et de capitalisation des résultats.

 

CAPITALISER LES CONNAISSANCES DES SEMINAIRES ITINERANTS

 

La nécessité de renforcer une approche transversale/globale anthro-politique et civilisationnelle capable d’aborder les problèmes dont sont confrontées nos sociétés et d’asseoir les bases pour la définition d’un nouveau deal civilisationnel.

 

En accord avec les conclusions de l’UIE de septembre 2010, il a été prévu pour 2011 et 2012 la réalisation d’une série de Séminaires Itinérants dans 4 ou 5 régions différentes pour contribuer à la mise en débat et à la construction de propositions en vue de la préparation de la rencontre internationale Rio+20, qui doit avoir lieu à Rio (Brésil) en 2012.

 

Cette série de Séminaires Itinérants, inspirés du modèle de celui de Poitiers 2010, de celui de Tocantins et de Santiago du Chili, auront lieu en juin 2011 à Dijon (France), septembre 2011 à Niort (France), octobre 2011 à Brasilia (Brésil), décembre 2011 à Lomé-Togo (Afrique) et janvier 2012 à Reykjavik.

 

Cette série de rencontres, expression de l’expertise accumulée depuis 2007 par l’IIRPC, poursuivra les objectifs suivants:

  • problématiser la recherche de nouvelles voie de développement dans des contextes autres que l’européen en associant des chercheurs et des responsables politiques à cette démarche ;
  • analyser dans chaque contexte les obstacles qui ont freiné le développement durable pour pouvoir dégager des recommandations ;
  • contextualiser et problématiser l’idée de construction d’une politique de civilisation, avec la rigueur théorique et méthodologique nécessaire pour dégager des lignes d’action ;
  • faire émerger et valoriser les expériences locales en cours rattachées à ces politiques de civilisation.

 

Pour mener à bien ce dialogue transculturel, transdisciplinaire, pluri-thématique, et pluri-acteurs il est nécessaire de construire une plateforme web capable d’accompagner l’ensemble du processus d’une forme dynamique, structurée, pédagogique et de facile accès.

 

La construction de cette plateforme web prendre la forme d’un Cercle Réflexif Virtuel pour continuer la démarche commencée à Poitiers en 2010 et aura les objectifs suivants:

  • Servir de vitrine virtuelle à l’ensemble du processus. On y pourra donc trouver de façon dynamique l’ensemble des acteurs impliqués dans ces rencontres, les productions réalisées, les entretiens à des personnes clé, les contributions ou documents de travail mis en débat, les synthèses des rencontres et toute ressource pouvant rendre compte des contenus des travaux et des acteurs impliqués.
  • Favoriser le dialogue entre les différents acteurs impliqués dans les universités ainsi qu’avec le public intéressé par ces débats sur les quatre continents. Ce dialogue pourra prendre la forme de débats virtuels autour de questions qui se dégagent par accumulation des ressources ou par le travail de systématisation qui sera réalisé au fur et à mesure. L’idée étant de connecter les résultats et débats de chaque séminaire avec son successeur.
  • Valoriser la transversalité des ressources et des travaux pour permettre une meilleure compréhension des enjeux. Cette transversalité permettra de relier de façon dynamique les défis, les propositions, les questions en débat. Elle permettra donc la problématisation des concepts et thèmes clés issus des séminaires.
Détails de l'initiative
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