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Event
9:00 24 mars 2012 — 6:00 24 mars 2012 à Paris, France.
Description

 

I – LA NÉCESSAIRE DÉMOCRATISATION DES SAVOIRS : DES CONCEPTS AUX RÉALISATIONS

 

A1 (Conceptualisation) – Faire coexister les différents savoirs

 

Bien que souvent à l’origine du savoir scientifique moderne, les savoirs traditionnels et endogènes sont facilement dénigrés par les scientifiques contemporains. Il faut aujourd’hui dépasser cette posture et réfléchir à la manière de faire coexister ces savoirs pour envisager un monde socialement et écologiquement plus juste et responsable où la technoscience ne serait pas considérée comme un remède à tous les maux dans le contexte plus que contestable de l’économie de la connaissance (imposé par le Conseil européen de Lisbonne en mars 2000). La notion de biens communs de la connaissance et leur promotion constituent des pistes à explorer pour éviter une hiérarchisation outrancière des savoirs et leur marchandisation mortifère. Les recherches en co-construction en sont une autre.

 

Il s’agira de réfléchir aux apports des différents types de savoirs, à la manière de les rendre accessibles au plus grand nombre et de les faire coexister.

 

A2 (Processus) – La co-construction des savoirs et la démocratisation des sciences en action

 

La question de la co-construction des savoirs (recherche participative, recherche contextualisée, recherche-action, recherche-intervention, recherche hybride…) est une question scientifique (approches et méthodologies), politique (orientation de la recherche au regard des objectifs et besoins sociétaux) et citoyenne (fonctionnement démocratique, implication des citoyens). Elle fait donc partie intégrante du processus de la démocratisation des sciences. La recherche en coopération avec les acteurs de la société civile et l’implication des citoyens dans la politique de la recherche et dans les choix technologiques sont devenues une nécessité pour la société et requiert de trouver et mettre en place les modes d’organisation des institutions pour le promouvoir. Cela permettrait aussi l’émergence d’un mode original et novateur de production de savoirs/connaissances qui aurait un énorme potentiel pour contribuer à une société socialement et écologiquement plus juste et responsable, mais qui reste encore marginal et marginalisé.

 

Il s’agira de questionner des expériences menées au cours des dernières années et d’avancer des pistes pour que les pratiques de co-construction se développent et soient mieux reconnues par les institutions scientifiques et les universités et que les citoyens organisés s’approprient cette approche qui constitue une avancée majeure en terme de démocratisation des sciences. Cette co-construction nécessaire (qui n’est pas obligatoirement une recherche sur projet, telle qu’elle est imposée à l’heure actuelle) n’a pas vocation à remplacer toutes les formes de recherches, mais doit trouver sa juste place dans la pluralité des stratégies de recherche.

 

II – les chercheurs face a leurs responsabilités: le dialogue citoyen pour sortir de l’ornière

 

B1 (Conceptualisation) – La difficile question de la responsabilité des chercheurs face aux exigences sociétales et environnementales

 

Dans un système en crise, il est tentant de renvoyer la responsabilité d’une catastrophe sanitaire ou environnementale, des conséquences d’un mauvais choix politique ou financier vers une entité impalpable, intangible : l’administration, le marché, les décideurs mais aussi les experts. La réalité est bien plus complexe que cela. Pour ce qui concerne les sciences et les technologies, la relation entre le chercheur, ses recherches et leurs applications (quels qu’en soient les commanditaires) mérite d’être interrogée. Il semble aberrant de culpabiliser les chercheurs a priori. La science perdrait sa raison d’être si elle ne permettait plus l’exploration de champs inconnus ou mal connus. Pour autant un chercheur au fait des applications de ses travaux n’a-t-il pas un devoir citoyen ?

 

Il s’agira d’identifier comment un chercheur peut ou doit exercer sa responsabilité et de la confronter aux impératifs sociétaux et environnementaux révélés notamment par les organisations du mouvement social, y compris en recherche dite fondamentale. La responsabilité du chercheur va de pair avec l’exigence de « modestie » de la science et pose également la question de la mise en place d’une charte de bonnes pratiques scientifiques.

 

B2 (Processus) – Pérenniser le dialogue entre chercheurs et mouvements sociaux pour sortir du carcan de l’économie de la connaissance

 

La mise en concurrence des universités, des laboratoires et des chercheurs eux-mêmes dénature le travail scientifique au nom de la sacro-sainte compétitivité et de l’acceptation imposée de la logique de l’économie de la connaissance. Recherche de financements, contrats sur projet, évaluations, course aux brevets et obligations de résultats viennent pervertir le métier de chercheur et précariser le quotidien son quotidien. Dans un tel contexte, quelles alternatives sont envisageables ? Comment les organisations et syndicats travaillant sur ces problématiques peuvent aider à proposer une nouvelle voie ?

 

Il s’agira, au-delà du constat sur les conditions de travail des scientifiques, d’envisager un dialogue et des initiatives communes entre organisations d’enseignants ou de chercheurs (SLR, SLU, SNESUP-FSU, SNCS, FMTS…) et les autres organisations du mouvement social.

 

III – Au service d’un systeme educatif à refonder

 

RECHERCHE ET CITOYENNETÉ

 

C1 (Conceptualisation) – L’enseignement et l’éducation au cœur du lien recherche-société

 

Le système éducatif du 19e siècle, de la maternelle au supérieur, était conçu pour faire entrer nos sociétés dans le monde industriel capitaliste. Son armature demeure intacte encore aujourd’hui. Nous savons tous combien il est délicat de toucher aux équilibres généraux, sous peine de provoquer des dégâts et effets collatéraux néfastes. Pour autant, la crise de la raison instrumentale, la crise du « progrès », la crise de la prédominance de la pensée réductionniste et mécaniciste, est attestée par toutes nos organisations, d’une manière ou d’une autre. A Dakar, à l’occasion du 2nd forum mondial sciences et démocratie, la notion de « crise épistémologique globale » a pour la première fois émergé. Elle touche d’autant plus juste qu’elle annonce ce qui attend les mouvements progressistes contemporains, à savoir aborder un débat profond, ouvert et prospectif sur les évolutions requises dans nos systèmes de transmissions de savoirs.

 

Cet atelier se propose de discuter, au-delà des enjeux corporatifs légitimes (statuts, politiques publiques), des trames et des valeurs éducatives requises pour une éducation du 21e siècle, en lien avec le rapport aux sciences et aux technologies notamment.

 

C2 (Processus) – Enseignement supérieur, recherche et citoyenneté : une mise en cohérence indispensable

 

Repenser les politiques et les agendas de recherche ne pourra se faire sans une cohérence effective non seulement avec les programmes de l’enseignement supérieur, mais aussi avec les exigences citoyennes. Cela pose de nombreuses questions parmi lesquelles : la formation des enseignants, des chercheurs ou des travailleurs scientifiques peut-elle s’envisager sans intégrer aux enseignements l’éthique, l’épistémologie ou l’histoire des sciences ? Comment les organisations de la société civile non marchande pourraient « entrer » à l’université pour exposer d’autres manières de valoriser les compétences acquises ou encore débattre sur les responsabilités qui incombent aux travailleurs scientifiques dans un monde aux ressources limitées et en proie à des inégalités croissantes ?

 

Il s’agira de confronter les propositions émanant des acteurs de la recherche, de l’enseignement (au sens large) et de la société civile non marchande (associations, syndicats, collectivités territoriales, collectifs formels et informels…) pouvant mener à des changements effectifs du système d’enseignement supérieur.

 

Lieu: Halle aux farines sur le site de l’Université Paris-Diderot (13e arrondissement).

Acteurs