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23 décembre 2011
Rio+20 menacé par la crise mondiale
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Ce texte a initialement été publié en portugais, et il a été traduit par Esther Raggi, traductrice bénévole pour rinoceros.
Les problèmes financiers en Europe et d’activité des États-Unis n’incitent pas les pays à débattre des questions environnementales, vues comme une « perte de temps ». Selon le secrétaire-exécutif du Ministère de l’Environnement, Francisco Gaetani, Rio+20 n’aura de succès qu’avec la pression populaire. Pessimiste, le chercheur du gouvernement pense que la conférence devrait arrêter de rêver d’accords et se focaliser sur la « philosophie ».
La crise économique globale rend le climat de Rio+20 « pratiquement dépressif » et commence déjà à inquiéter le gouvernement. Devant la difficulté de dépasser les problèmes financiers en Europe et de reprendre la croissance aux États-Unis, le Ministère de l’Environnement identifie peu de disposition pour un débat sérieux — ce ne serait pas le moment de « perdre du temps » avec les questions environnementales. « La société devra faire pression pour que l’événement ait des effets », dit le secrétaire-exécutif du Ministère, Francisco Gaetani.
Les déclarations ont été faites lundi 25, pendant la cérémonie d’ouverture du séminaire « Preparando a Rio+20 » (“En route vers Rio+20″), promue par le Ministère en partenariat avec l’Université de Brasília (UnB) et l’Institut International de Politiques Civilisatrices (IIRPV, sigle portugais).
En tant que représentant du Ministère des Sciences et des Technologies pendant la cérémonie, le chercheur Carlos Nobre, de l’Institut National de Recherches Spéciales (INPE, sigle portugais) s’est également montré pessimiste. Selon lui, à cause de la crise économique, les chances de que l’événement produise des accords ayant des impacts sur la préservation de la planète sont minimes. C’est pourquoi Rio+20 ne devrait plus être vue comme une réunion d’accords pour devenir un espace de réflexion. « Nous devons parier sur la philosophie, et non sur la diplomatie », a-t-il affirmé.
Malgré le scepticisme, Gaetani a dit pendant son discours que le combat contre la pauvreté associé à la préservation environnementale devra être une des principales stratégies que le Brésil défendra pendant Rio+20, pour changer le modèle actuel de développement, considéré comme prédateur et suicidaire par les spécialistes et les chercheurs. « Le développement du Brésil est de plus en plus vert et porte en son ADN le développement durable. Maintenant, nous devons rendre vert le combat contre la pauvreté », a-t-il affirmé.
Toujours selon Gaetani, la politique environnementale actuelle au Brésil cherche à dépasser les dichotomies historiques « croissance x préservation » et « combat contre la pauvreté x préservation ». Dans ce contexte, selon lui, des actions d’association du combat contre la pauvreté à la préservation environnementale émergent, telles que la Bolsa Verde (la Bourse Verte) qui motive la préservation environnementale par des paiements trimestriels à des exlpoitations agricoles familiales em difficulté.
Présent durant le séminaire, l’ex-recteur de l’UnB et actuel sénateur Cristovam Buarque (PDT – Parti démocratique travailliste) propose la création, par les gouvernements, d’un institut de recherche à Rio de Janeiro pour discuter les politiques civilisatrices en permanence et non seulement tous les 20 ans. Il défend aussi l’instauration, par la société, d’un tribunal mondial pour juger les crimes causés par la course au développement. « Ce serait un jugement moral et non juridique », a-t-il expliqué.
Eco-92 : bilan des 20 ans
Lors du bilan de l’Eco-92 et des perspectives pour Rio+20, les premiers débatteurs du séminaire n’ont montré aucune conviction quant au fait que l’événement de l’année prochaine atteindra l’importance historique du premier. “Rio-92 a été un événement très important dans l’agenda international. C’est pendant cet événement que les conventions du climat et de la diversité biologique ont été signées », a expliqué Márcio Santilli, directeur de l’Institut Socio-Environnemental (ISA, sigle portugais).
Selon lui, les perspectives sont très différentes maintenant. L’environnementaliste rappelle que Rio+20 propose de discuter la gouvernance mondiale avec un pouvoir contraignant, ce qui signifierait la création d’une agence de développement durable. Cela orienterait aussi la discussion sur l’économie verte, ce qui ne pourrait être qu’une manière d’escamoter les initiatives prédatrices. « Les agendas sont très décousus. Nous ne croyons pas que l’événement atteigne les mesures effectives à être adoptées par les gouvernements ».
Un peu moins pessimiste, le directeur du Centre de Développement Durable (CDS, sigle en portugais) de l’Université de Brasília, Saulo Rodrigues Filho, a aussi attiré l’attention sur la fragilité du cadre environnemental de la planète. « Sans aucun doute, il y a eu des avancées pendant ces 20 dernières années, mais il y a également eu beaucoup de frustrations qui doivent être combattues lors de la conférence de l’année prochaine », a-t-il affirmé. L’académicien a réaffirmé que l’objectif du séminaire est d’élaborer un document servant de base pour que le gouvernement brésilien présente sa position à Rio+20.
Représentante du Ministère du Développement Durable en France, la secrétaire adjointe du dossier, Sandrine Ménard, a également révélé que les positions retenues lors du séminaire seront considérées par le gouvernement français durant la conférence qui incitera, le 31 janvier 2012, à la définition des contributions françaises.
La représentante du gouvernement français a défendu la pertinence de la création d’organismes multilatéraux forts pour les différents environnementaux. « S’il n’y a pas d’organismes multilatéraux, les questions seront résolues de manière bilatérale, avec un préjudice pour les plus faibles », a-t-elle justifié.
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